URGENCE ABATTOIR : PLAIDOYER DE LA PRÉSIDENTE D’APPA EQUIDÉS, DEANNA MARTIN
On ne présente plus Deanna Martin, Présidente d’Appa Equidés. Elle a sauvé un grand nombre de chevaux mais aussi de chiens et d’animaux de ferme. Elle a réhabilité des chevaux martyrs avec savoir faire, amour et patience, les réconciliant avec les humains, leur assurant par ses soins physiques et psychologiques une longue et belle retraite. C’est elle qui, la première, nous a mis en garde sur la multiplication des urgences abattoir dont la plupart étaient « bidon », qui nous a fait entrevoir que ce que l’on pouvait penser être le plus beau cadeau fait à cheval avait toutes les chances d’aggraver sa condition et de n’assurer en rien sa retraite, que les protecteurs d’animaux étaient bien candides et bien peu soupçonneux, ce que les marchands avaient compris depuis longtemps.
Elle apporte son témoignage aujourd’hui, versant une pièce au dossier, nous décrivant avec émotion quelques cas poignants de ces chevaux sans avenir qui ont vraiment échappé à l’abattoir : un terrible et émouvant inventaire !
L’abus des sauvetages de chevaux de la boucherie
Sur Actuanimaux, un article du CHEM dénonce les abus des sauvetages boucherie de certaines associations de protection des chevaux.
J’y adhère en très grande partie ! Ceci pour plusieurs raisons qui s’ajoutent donc à ce qui a été dit dans cet article.
A commencer par le fait que ces rachats sont le plus souvent effectués auprès de naisseurs ou de marchands (mot pudique pour « maquignons »).
Des chevaux qui n’ont jamais risqué la boucherie
Et certes les « marchands » envoient beaucoup d’équidés à l’abattoir, mais certes pas tous, car les jeunes, les gentils, les montables ou ceux qui ont de beaux « papiers » de lignée, ils préfèrent les vendre à des particuliers, c’est bien plus rentable.
Ce que j’ai vu plusieurs fois cependant, ce dont des assos qui vont chez ces maquignons photographier les chevaux et les publier avec le prix pour les « sauver ». En règle générale le prix dans ce cas est plus élevé que le prix boucherie…
Quand les associations favorisent l’activité des marchands
Pas plus loin que dans ma région ce fut le cas. Le marchand concerné est un grand maltraitant… Il se vantait de ne plus avoir à perdre du temps ni à dépenser pour aller sur les foires et marchés et de pouvoir ainsi fourguer tous ses chevaux à meilleur prix, et faire des économies de surcroît !
Je pose donc la question du Candide pour ce cas : « Est-il moral de faire gagner de l’argent à un maltraitant ??? De plus, sur ce système là, où vont les chevaux ? Qui les achète ? Quel suivi ? Aucun ! Où est la notion de protection ?
La question des chevaux de l’étranger
Autre question : acheter des chevaux à l’étranger ?
Je suis bien placée pour savoir le nombre inouï de chevaux en détresse en France ou devenus indésirables et qui finissent mal… Pourquoi au lieu de regarder midi à sa porte, où des équidés souffrent en silence, on va en chercher, en acheter ailleurs ?
Le sauvetage des chevaux martyrs
Sur mon secteur et parmi nos sauvetages, beaucoup de véritables martyrs…Curieusement nous fûmes seuls à assumer. Genre le cheval qui ne se lève plus, une épave qu’il faudra relever à grand-peine et ensuite veiller nuit et jour pour qu’il passe la barre de la survie…
Il est vrai que ceux-là sont très coûteux ! En finances, en travail, en présence, et ce, pour des mois et des mois parfois.
Si je joignais à ce texte toutes les photos de nos grands martyrs, outre le nombre, croyez-bien que beaucoup sont difficiles à regarder.
Quels critères pour ces sauvetages ?
Ce que je vais dire maintenant n’engage que moi mais je le propose à votre réflexion : sur quelle notion se prononce le mot « sauvetage » au sens plein de ce terme ? On ne peut pas sauver tous les chevaux (hélas !) alors vers lesquels se tourner pour rester dans de vrais critères de « protection » ? En ce qui me concerne et puisqu’il faut hélas « choisir », la réponse est simple, claire et morale à mes yeux : vers ceux qui souffrent au long cours, de privations ou maltraitances, car pour eux la mort sera lente, voire interminable dans la douleur physique et psychologique.
Là, je « rachète » un passé affreux, pour offrir une nouvelle vie, douce et bienveillante, une régénération physique et mentale. Le bonheur de n’avoir plus peur, plus faim, plus soif…
Les seuls vrais » rachats boucherie » : celui de chevaux âgés, usés, maltraités, non « recyclables »
Cependant, nous avons aussi fait des rachats « boucherie » de grands maltraités. Mais là encore en privilégiant la notion de maltraitance. Sur les « foires aux chevaux » que d’épaves de réforme !!
La jument poulinière de 24 ans
Comme la jument de trait de 24 ans, ayant pondu 20 poulains, une outre vide, la peau sur les os, la tête basse, le poil rare et terne, résignée et inerte…Comme elle fut « étonnée » de nos bons soins et câlins ! Elle ne connaissait pas !
La ponette qui tombait en marchant
Ou la pauvre ponette, même parcours de reproduction, qu’il a fallu au début « suspendre » avec une ventrière car elle tombait en marchant…Celle-là, messieurs-dames, celle-là, quand on portait le seau de ration, avant de manger elle nous faisait d’abord un « bisou » avec son nez sur notre joue…
Le cheval de corrida squelettique
Ou ce cheval de corrida, seul dans un coin de champ sans abri, il n’était plus « opérationnel ». Un squelette, une haridelle… Plus d’un an pour qu’il reprenne un état acceptable ! Il a vécu chez nous jusqu’à plus de 30 ans, ragaillardi, s’étant découvert une « personnalité », un petit cheval fascinant.
La ponette de cirque infirme
La ponette de cirque, jambe cassée par une ruade, non soignée, gravement infirme mais se débrouillant quand même avec courage après des mois de formation d’une soudure non correcte, celle- là aussi le méritait. Elle coule des jours heureux chez des gens adorables, elle peut « oublier » les horreurs du cirque…
Le pur-sang de course réformé, plus montable, plus recyclable, épuisé, tombant lui aussi en marchant.
Le pur-sang de course exploité un maximum, puis négligé (pas rentable…) au point de ressembler lui aussi à une haridelle (il tombait en marchant !) Ah ! La bonne récompense pour avoir rapporté de l’argent et couru jusqu’à se couvrir d’écume pour « obéir »…
Les mulets espagnols terrorisés
Ou ces deux mulets espagnols, sur une foire chez nous, qui travaillaient au débardage, et furent accidentés, l’un une hanche cassée, l’autre un pied cassé. Terrorisés (vu comme on les avait toujours traités) secs, maigres, inquiets, les yeux exorbités, descendus du camion à grands coups et grands cris…Chez nous, nos premières approches les terrorisaient aussi, ils s’attendaient toujours à être cognés. Il a fallu vraiment beaucoup de temps pour qu’ils nous fassent à peu près confiance.
Reste que la majorité de nos multiples sauvetages furent cependant les très maltraités ou martyrs (voire par saisie judiciaire parfois) car ils sont pour nous la priorité et il y en a à foison en France !
Voilà le genre de sauvetage, y compris avec rachat éventuel, que je trouve moral et, enfonçons le clou : avec un suivi et des nouvelles publiées sur le site asso, sur le net etc…
Mais certes ! S’occuper de sauver ceux-là c’est beaucoup de temps, d’huile de coude, de souci, de stress et la plupart ne seront pas adoptés donc coûteront vraiment fort cher à entretenir jusqu’au bout…
Source :AppaEquides – Deanna Martin
Enfin, une question du candide restée à ce jour sans réponse :
pourquoi quand écrit « boucherie » l’argent afflue de suite massivement et quand c’est un appel pour un martyr qui nécessitera des soins lourds et coûteux les dons, alors, sont assez rares ??? La mort lente, la souffrance au long cours, physique et psychologique,c’est moins grave et violent que l’abattoir ??? «
Les Actualités d'Appa Equidés 
Cette question je me la suis posé souvent en effet . Il semble que ce soit l’évocation mentale du couteau du boucher qui fait réagir ….
Je souscris à mille pour cent à la philosophie des sauvetages développée par Deanna , c’est très cohérent en effet .
Concernant les maquignons, il y a belle lurette qu’ils ont flairés le filon sur Internet et certains n’hésitent pas à utiliser le » bon coeur » des assos de sauvetage, particulièrement lorsque le cheval est beau et montable car dans ce cas le prix retiré est largement supérieur à celui de la viande, et cela sans aucune peine car la plupart du temps c’est le repreneur qui vient chercher le cheval .
J’ai souvenir d’une jument que nous avions sauvée de l’abattoir de Béziers par le biais d’une asso qui n’existe plus et aussi de la SPA du coin .
Nous avons su après coup, par les services vétérinaires de l’abattoir, que la viande de la jument n’aurait pas été vendue en raison de ses origines et de sa pathologie . Seuls les os et les sabots auraient servis à l’équarrissage . Nous avons aussi appris que le maquignon,( cette grande âme soudain touchée par la grâce ), savait cela , d’où sa précipitation pour proposer la jument aux assos ……
Il faut être très méfiant et, comme le dit très justement Deanna, nous ne pourrons jamais sauver tous les chevaux, aussi convient-il de faire des choix, même si l’idée dérange .
bonjour, moi je suis de ceux qui ont marché dans le panneau…bon je suis quand même ravie , notre trotteur de reforme est un amour mais il est vrai que nous avions déjà deux chevaux et pas prévu a l époque d en avoir un troisième …effectivement après un premier contact avec l association « des…… » j ai contacté moi même l herbager chez qui il était une personne » honnête » puisqu il m a expliquer qu il préférait vendre aux particuliers ceux qui lui semblaient « gentils ». quand à l association je n ai plus eu de contact avec eux ( le règlement a été effectué directement à l agriculteur ) sauf les messages que j ai posté pour donner des nouvelles . j ai entendu dire il y a peu de temps que les chevaux achetés via les assoc ne peuvent pas être vendus et doivent être récupérés par l assoc ? moi je n ai signé aucun contrat et personne n est venu voir ou il était , bon d autre part j ai pas du tout l intention de le vendre ! franchement quand notre nouveau compagnon est arrivé , il était en forme , même pas amaigri , les pieds en bon état, juste un peu stressé par le transport ,on ne savait pas si il serait montable mais ça n avait que peu d importance . Maintenant , j espère pouvoir un jour effectuer un vrai sauvetage !
Sylviane
Moi j’ai crée depuis 3 ans une association pour sauver effectivement des équidés. Après avoir cajolé et soignée pendant 9 ans un cheval de compétition qui a eu la malchance de retrouvé fourbu un un beau matin . les propriétaires ne voulant pas le soigné je l’ai pris avec mes deux chevaux et l’ai soigné quand il ne pouvait plus se lever n’ayant plus de sole sous les sabots qui étaient à vif. Et ensuite il se déplaçait tant bien que mal et était si content quand il me voyait arriver. Quand malheureusement en novembre 2010 il c’est endormi je lui est fais la promesse de venir en aide à ses congénères .Alors j’ai créé cette association EQUI-VIVRE dans le sud est de la France. Nous avons surtout de chevaux âgés ou avec des problèmes physiques que nous avons récupéré pour la plus part laissé à l’abandon et très maigre ou des poneys et chevaux très âgés de centres équestre qui sont revendu chez des marchands ! Mais à 25 ou 30 ans que va en faire le marchand ? Comme on me disait quand j’étais enfant et que je demandais des nouvelles d’un poney que je connaissais depuis longtemps dans un club ! A oui et bien il est partie au pré ! Nous avons une double ponette qui était si maigre que nous pouvions presque toucher nos deux poings au creux du grasset.Elle n’avait que 12 ans elle avait pris un coup de pied dans la mâchoire et ne pouvait plus mâcher.Elle partait chez le marchand pour quoi faire ! Après des radios et autres examens nous avons su qu’elle ne pouvait effectivement plus manger normalement. Alors nous lui avons trouvé des aliments à ramollir dans l’eau et elle va bien ,elle a reprit du poids .Et puis il y en a d’autres. Mais bien sur cela à un coup et les temps sont dure pour tout le monde .Et c’est avec beaucoup de mal que je suis obligée de dire non quand on me téléphone pour des nouveaux chevaux car les finances, la place et seulement deux pour s’occuper de tout quotidiennement c’est très dure. Quelques bénévoles donnent un coup de main mais bien sur à leurs temps libre car ils travail .
Tout ça pour dire qu’il ne faut pas mettre toutes les associations dans le même sac . Moi aussi j’en connais qui travail directement avec des marchands et il faut passer par eux pour soit disant sauver un cheval de la boucherie et souvent pour 7 , 8 ou 900 €. Je ne crois pas que la viande de cheval coute si chère au kg !!! . Merci a ceux qui prendrons le temps de me lire.
voila des informations tres precieuses et je vais me faire porteuse d’infos en partageant avec des « candides » qui ne sont absolument pas au courant de ses façons de faire .
merçi pour eux ( les chevaux , les hommes eux se debrouillent tres bien )
Nous sommes bien d’accord, je fais comme vous et sauve les plus déshérités, ceux qui coûtent chers mais aussi ceux dont la « résurrection » est la plus belle des récompenses !
Paula LOÏS
c est ignoble tout cela .
il est dit l argent attire l argent.
le cheval est noble il affiche la richesse .
le jour ou le cheval n affiche plus l étalage ne rapporte plus ,ou simplement
commence à coûter ; son cuire fera bien des chaussures au moins en plus
du rôtis.
sans aucun respect il est en quelque sorte à l usage de la guerre des hommes;
De la même manière il à été cheval de guerre ;
ça lui colle à la peau
,cause. l esprit conservateur français ., on reste comme ça …..
la cause est un grand combat justifié et un vaste débat
Il faudrait aussi éviter de prendre les gens pour des imbéciles, les associations ne sont pas mal dans leurs genre. J’ai adopté via un forum de sauvetage une jument,il fallait que je m’adresse directement au propriétaire, je l ai récupéré et j’ai eu la joie de savoir qu’ils n’étaient même pas venue la voir et que tout ce qui était dit sur elle était totalement faux…et en plus j’ai payé…. Je l’ai récupéré elle se tenait a peine debout, bouffé de sarcoides et verrues, hanche grave déboité bien sur la peau sur les os…. Tout cela pour dire que je n’ai plus confiance aux asso qui se font du fric un point c’est tout.
Ma jument est une miraculée selon le veto il faut dire que je la bichonne…et que c’est un amour… J’ai en tout 6 chevaux tous remis de grosse misère, nous avons réussi a les sauver au prix de milles sacrifices nous n’en voulons pas plus car c’est du boulot du temps et un budget ( bien oui il faut aussi en parler nous ne sommes pas sur l’ile au bisounours)
Nous ne sommes pas passé par des asso et nous en sommes content…..après j’aimerai bien que l’on me dise oui il y a une asso qui est génial…..cela me rassurerai!!! Mais je demande a voir.